La Fosse d’Arenberg se compose de deux ensembles techniques parfaitement identifiables, chacun possédant sa propre cohérence architecturale et fonctionnelle permettant d’appréhender pleinement l’évolution des techniques d’extraction du charbon dans le Bassin minier au cours du XXe siècle.
Le site originel de la fosse d’Arenberg témoigne de la première période d’extraction de la fosse au début du XXe siècle.
Il comprend le bâtiment des recettes du puits n°1 surmonté de son chevalement, la deuxième salle des machines du puits n°1, le bâtiment du puits n°2 également surmonté de son chevalement et une série de bâtiments contigus, comprenant la salle des machines auxiliaires, les deux salles des machines du puits n°2, les ateliers et le magasin. Cet ensemble se caractérise, non pas par ses volumes intérieurs fonctionnels, mais par l’ordonnancement des façades qui témoignent d’une ostentation évidente dans l’élégance, le raffinement et la recherche décorative dont elles ont fait l’objet. Le puits n°1 est foncé entre 1899 et 1902 et le bâtiment des recettes construit entre 1902 et 1903. Il est associé à la salle des machines dans un seul et même corps de bâtiment, conférant à l’ensemble une unité de construction et une cohérence architecturale.
Le bâtiment des recettes est surmonté d’un chevalement en poutrelles d’acier à treillis rivetées datant de 1900. Il est de type à faux-carré porteur (type allemand) à deux molettes superposées de 6,20 mètres de diamètre. Redressé en 1919, les molettes ont été repositionnées en 1921 pour mettre en place une poulie Koepe. En 1936, le chevalement est rehaussé par prolongement du faux-carré, pivoté de 90° vers un nouveau bâtiment des machines et deux bigues en poutrelles à âme plein lui ont été ajoutées. D’une hauteur initiale de 28 mètres, le chevalement culmine aujourd’hui à 37 mètres. La modernisation du puits n°1 en 1936 est à l’origine de la construction de la deuxième salle des machines. Composée d’une structure métallique à poutres rivetées et remplissage de briques, elle est surmontée d’une toiture à deux pans recouverte de tuiles mécaniques. Cette seconde salle des machines est toujours équipée de la machinerie de 1936 du puits n°1 : machine et moteurs à courant continu, appareil d’enroulement pour poulie Koepe, cabine, sélecteurs de vitesse, indicateur de profondeur avec cadrans, tableau de signalisation électrique.
Destiné à l’aérage, le puits n°2 a été foncé entre 1900 et 1903.
Datant de 1903, le bâtiment des recettes du puits n°2 est édifié en maçonnerie de briques. Il présente un ordonnancement de ses façades identique à celui du puits n°1. Le chevalement du puits n°2 date de 1903. Il est de type à faux-carré porteur à molette unique de trois mètres de diamètre. Surmontée d’un campanile et d’un paratonnerre, sa structure est en poutrelles d’acier à treillis rivetées. Réparé en 1919, il est rehaussé en 1936 par un prolongement du faux-carré et deux bigues lui sont rajoutées. Sa hauteur actuelle est de 33 mètres (28 initialement).
L’ensemble de la salle des machines auxiliaires, de la salle des machines du puits n°2, des ateliers et du magasin est constitué de corps contigus situé en face du puits n°2. Cet ensemble daté de 1902 adopte des caractéristiques architecturales équivalentes aux deux bâtiments des recettes : maçonnerie de briques et toiture, le plus souvent à deux pans, composée d’une charpente métallique à poutres rivetées recouverte de tuiles mécaniques.
Sur le site moderne, édifié à partir de 1954, architecture rime avec fonctionnalité.
Il comprend la conciergerie, l’administration, les bains-douches, la lampisterie, le bâtiment des recettes du puits n°3 accompagné de part et d’autre de ses deux salles des machines d’extraction, le poste électrique et les deux dynamitières.
Composé d’une structure métallique à remplissage de briques, le bâtiment des recettes du puits n°3 est construit en 1961 selon un plan rectangulaire et sur deux niveaux. Il est prolongé par un bâtiment de plan rectangulaire sur pilotis métalliques, recevant le moulinage. Le bâtiment des recettes comprend l’ensemble des installations nécessaires à l’évacuation du charbon : appareillages de voies, culbuteurs-doubles, pousseurs pneumatiques et dépoussiéreurs, ainsi que la cabine manœuvre surélevée.
Le bâtiment des recettes est surmonté d’un chevalement datant de 1961 de type portique à double compartiment d’extraction. À faux-carré porteur, il est construit à l’aide de poutrelles à âme pleine et possède quatre bigues et deux plateformes avec garde-corps. Les quatre molettes de 7,50 mètres de diamètre sont superposées, deux par deux. Le chevalement offre aujourd’hui un panorama exceptionnel sur le paysage et la campagne environnante.
Le choix de construire un chevalement à double compartiment d’extraction a logiquement initié la construction de deux salles des machines de part et d’autre du bâtiment des recettes. De plan rectangulaire et s’élevant sur deux niveaux de baies, les deux bâtiments identiques présentent une structure métallique à remplissage de brique. Encore équipée, chacune des salles des machines comprend une machine d’extraction à poulie Koepe fonctionnant à l’électricité et à l’air comprimé, un appareil d’enroulement avec jantes de huit mètres de diamètre et un moteur à courant continu d’une puissance de 2 000 chevaux.
Lors de la Nationalisation, afin d’améliorer le circuit du mineur pour se rendre au nouveau puits n°3, un bâtiment abritant à la fois les bains-douches et la lampisterie est construit. L’ensemble est constitué d’une structure en béton à remplissage de briques. Le bâtiment d’entrée est surmonté d’un toit-terrasse recouvert en fibrociment, tandis que les deux ailes sont surmontées d’une toiture en bâtière sur portique métallique recouverte de fibrociment.
Depuis la lampisterie, une passerelle métallique assure la jonction avec le moulinage du puits n°3, témoignant ainsi de la volonté de rationaliser les déplacements des ouvriers. La lampisterie accueille aujourd’hui une exposition dédiée à la fosse d’Arenberg réalisée par l’association d’anciens mineurs Les Amis de Germinal.
Les bureaux sont de plan en L. Ils comprennent un premier bâtiment de plan rectangulaire élevé sur deux niveaux et prolongé au nord par un second bâtiment identique. Ils présentent tous deux une structure en béton à remplissage de briques. Situé à proximité du puits n°2, le poste électrique est de plan rectangulaire et composé d’une structure en béton à remplissage de briques. Il est surmonté d’une toiture à deux coques en béton maintenues par des tirants.
La dynamitière est située à l’extrême nord du site. Elle était destinée à conserver les explosifs nécessaires à l’exploitation de nouvelles veines de charbon. Elle comprend deux séries de constructions comprenant chacune les mêmes éléments : une petite construction extérieure, séparée du grand tumulus en terre recouvrant le stockage pour étouffer les explosions éventuelles, servait à charger la dynamite sur le chariot destinée à glisser sur un rail vers les profondeurs du tumulus. Au bas de la rampe, une petite galerie transversale servait d’un côté à stocker derrière une lourde porte métallique, de l’autre à faire tourner le chariot. Les deux magasins de dynamite pouvaient contenir jusqu’à 750 kilos chacun.